Je me souviens des chansons de mon enfance...
"Jalousie maladie", "Malheur à celui qui blesse un enfant", "Oumparere", "Pourquoi parler d'amour"....et j'en passe. Des chansons qui ont bercé mon enfance.
Je me revois en culotte courte, manipulant ma petite radio cassette, avec les cassettes d'Enrico Macias, entre autres...et chantant à tue tête.
J'ai même des cassettes où on m'entend râler contre la cassette ki ne marche pas, alors que j'avais appuyé sur Record au lieu de Play :) "Ma habbetch etdouuuur!!!"
Aujourd'hui encore, dès que j'entends sa voix je retombe en enfance.
Alors vous comprendrez ma douleur quand vous lirez ce que j'ai lu dans "Le Courrier International" où l'on reprend l'article de Kamel Daoud dans "Le Quotidien d'Oran":
"On ne peut reprocher à Enrico Macias d'avoir plus chanté sa nostalgie de l'Algérie que l'Algérie elle-même, et d'avoir déclamé plus de poêmes pour Israel que pour Constantine (sa ville natale). A la fin, il s'est retrouvé être à la fois israelien, français, algérien et rien de tout cela. (...)A chacune de ses venus annoncées, les fabricants d'intégrismes prêt-à-porter, certains journaux et beaucoup d'avocats du vide retrouvent un sens à leur histoire et se mettent à crier à la trahison de la cause palestinienne, aux constantes nationales, à l'atteinte de notre arabité archéologique et à nos valeurs pour masquer le reste des désastres domestiques. La réaction à la dernière annonce du pélerinage de ce chanteur [il désirait accompagner Nicolas Sarkozy lors de sa visite d'Etat] semble si disproportionnée que l'on est tenté de l'analyser à travers la grille de la psychologie des profondeurs.
Pourquoi sommes-nous ainsi? (...) Avons-nous tant de temps à perdre à faire barrage à un chanteur? (...) On ne sert pas le nationalisme par ce genre de purge rétroactive, et on ne vainc pas Israel en battant au tambour l'un de ses troubadours.
(...) Investir cette question avec des reliquats de contre-croisades et une surenchère de susceptibilité ne mène nulle part.
(...) Un juif a le droit de visiter Médine, en Arabie Saoudite, pour y avoir vécu à l'époque du Prophète et même avant, mais n'a pas le droit de visiter Constantine aujourd'hui.
Pourquoi? Parce que Constantine se trouve en Algérie, qui se trouve coincée entre les siens et le vide.
Ce dernier passage m'a scotché tellement je l'ai trouvé pertinent, poignant, vrai.
Cet article me fait de la peine, d'autant plus que j'ai du sang algérien qui coule dans mes veines, que même si cela fait 16 ans que je n'ai pas foulé le sol algérien, je ne peux m'empêcher de m'identifier à ce pays où est née et a vécu ma mère.
C'est d'ailleurs le point commun que j'ai avec Enrico Macias: je chante "Wahrane" (Oran), je chante l'Algérie, en attendant de pouvoir un jour, bientôt j'espère, embrasser son sol, embrasser tous les miens en Algérie, même après de longues années d'absence...
vendredi 14 décembre 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire